Atelier des Pionniers Pont sous Gallardon (28) Dimanche 1er Novembre 2015 |
Pont sous Gallardon, un petit village à 30 kms au Nord Est de Chartres et dont un musée des 2 roues "Atelier des Pionniers" nous a attiré plus particulièrement en ce dimanche presque estival (19°C). Nous sommes donc partis en moto moderne pour découvrir ce musée installé dans une vieille gare ferroviaire de marchandises. Départ de Changé à 10h, nous traversons le Perche (et ses odeurs de résine et de sous bois) puis la beauce pour atteindre notre objectif... le restaurant. Timing irréprochable puisque nous arrivons à 12h26 pour 12h30. Bravo à Thierry et son GPS maison pour sa gestion du temps. Après le repas (sans oublier le produit pour laver les tasses = code secret d'Alain) direction l'Atelier des Pionniers. La visite commence par l'expo permanente constituée par les vélos des Pionniers. Collection ayant appartenu à Rodolphe Guillemin, dont les descendants ont souhaité mettre en valeur ses modèles d'exception. Ainsi on peut y trouver des michaux, grands bi, fischer ou encore quelques modèles surprenants comme ce vélo pliant qui permettait aux poilus tantôt de se déplacer tantôt de le porter dans le dos (14kgs) ou encore ce vélo avec un système de dérailleur qui fonctionne en rétropédalage. La transition vers l'exposition temporaire (moto d'époque et d'exception) se fait aisément avec cette reproduction de vélodrome sur lequel trône un stayer équipé d'un V twin Anzani poursuivi par des vélos représentant un siècle d'histoire. Ensuite nous passons à la catégorie ancêtre avec quelques motos présentées: une Peugeot Paris Nice de 1914, FN 4 cylindres, une Alcyon moto légère de 1908, une Magnat debon 1912 culbutée ou encore cette Brillant; mais le coeur de l'exposition est essentiellement tourné vers les motos de compétition à l'instar de cette magnifique Bianchi W500 de 1934 et cette Jonghi TJ4C de 1932 qui surplombent légèrement les autres motos. La TJ4C réalisa une moyenne de 117km/h en 24h en 1932. Quelques Bitza étaient également présents comme ce cadre BSA blue star doté d'un bas moteur Norton et d'un cylindre d'avion en aluminium. La marque Anzani (motoriste à Courbevoie) est très présente BMA, moteur d'avion, cycle car ou encore diverses adaptations de bas moteur sur des motos destinées à la compétition. Il est 16h30, ce sont les dernières heures de cette exposition temporaire qui réouvrira en Avril sur le thème de l'aéropostale; et l'heure pour nous de reprendre la route direction St Maixent où un breuvage de jus de pomme nous sera servi pour arroser la retraite de Marc.
Anzani (source wikipédia) Fils d'un réparateur de machines à coudre, Alessandro Anzani arrive en France entre 1900 et 1903. Il fut d'abord coureur cycliste puis pilote de motos sur Hurtu dès 1903. Il est deuxième au Championnat du monde au Parc des Princes en 1903. Il passe chez Alcyon (engagé par la maison-mère Gentil comme pilote essayeur). Champion du monde de moto en 1905, il atteint rapidement la notoriété et la fortune. Il pilotera des motos à 3 cylindres en éventail (moteurs Buchet), breveté Joseph-Ambroise Farcot, qui deviendra directeur de la firme Buchet. En septembre 1906, il participe aux essais de l'Aéromotocyclette d'Ernest Archdeacon, sur laquelle il établit un record de 80 km/h à Asnières-sur-Seine. Il passe brièvement chez Werner. Il crée, en 1906, sa propre société de fabrication de moteurs à Asnières: il construit d'abord des moteurs de motocyclettes, puis des moteurs d'avions en y, à 3 cylindres en éventail et finalement en étoile.
En 1908, il sort plusieurs nouveaux moteurs de motos : bicylindre à plat, trois cylindres en éventail (le portant à 6,4 l de cylindrée). Il fournit des moteurs de ce type pour l'aviation aux frères Caudron et à Louis Blériot, qui l'utilise pour faire son premier vol le 31 octobre 1908 de Toury(Eure-et-Loir) à Artenay (Loiret), puis pour traverser la Manche le 25 juillet 1909, Blériot suivant ainsi les conseils de Saulnier pour choisir sa motorisation. Anzani tirera sa renommée de cette dernière performance, mais malgré cela, son usine conservera son côté artisanal. Alessandro Anzani dispose 3 cylindres dans un même plan perpendiculaire à l'arbre - copie du tricylindre Farcot - les 3 bielles attaquant un même maneton emmanché par ses extrémités dans 2 volants montés sur l'arbre, celui-ci coupé entre les volants. Les cylindres sont placés en éventail à 60° les uns des autres, d'où des explosions inégalement espacées : on disait que le moteur galopait. Les ailettes placées dans le courant d'air refoulé par l'hélice refroidissaient - imparfaitement - le moteur situé immédiatement derrière elles. Anzani annonçait pour son moteur une puissance de 30 ch à 1 600 tr/min, mais le moteur chauffant rapidement à ce régime, Blériot ne lui demanda que 25 ch à 1 350 tr/min, ce qui devait lui assurer la demi-heure d'autonomie nécessaire à la traversée de la Manche2. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, la production se diversifie, avec toute une gamme de moteurs en V et en étoile, allant jusqu'à 20 cylindres. Alors qu'en 1909 Anzani vendait autant de moteurs que Gnome, la proportion atteint 10 contre un en faveur de Gnome en 1911 puis 21 contre un face à la même firme en 19133. Il crée, en 1911, une filiale en Angleterre, la British Anzani Engine Company, qui existe toujours. Cette filiale équipera les Caudron G3 anglais pendant la guerre. Il fabrique des moteurs à 5 et 10 cylindres (double étoile de 12,1 l de cylindrée). De très belles motocyclettes seront motorisées par - British - Anzani durant cette période (moteurs 2 et 3 cylindres) : entre autres, la Montgomery (en) 1000 V2 de 1924 (moteur culbuté à huile perdue à 4 soupapes par cylindre). Sur l'une d'elles, Richard Temple atteignit la vitesse de 183 km/h, en 1923. Durant la Première Guerre mondiale, la firme Anzani trouve un moyen de subsister au travers de la sous traitance. Après la guerre, Anzani retourna à ses premières amours, celles des motocyclettes. Il vend la société à Henry Potez en 1923. Les ateliers de Courbevoie seront vendus en 1949 à Air France, qui en fait le Centre de Révision de Courbevoie. Il meurt à Merville-Franceville-Plage (Calvados) le 23 juillet 1956, âgé de 78 ans, et est inhumé au cimetière ancien de Neuilly |